Stéphanie, directrice d'un Accueil collectif de mineurs (ACM) en milieu rural, accueille une enfant singulière... « Ca lui pose problème ». Ne pas être formée, ne pas avoir de point de repère ni d'expérience rend la situation inconfortable pour chacun : l'enfant concerné, les autres enfants avec leurs représentations et l'équipe d’animation. Comment faire avec ça ?
Elle pose la question dans le cadre de sa formation BPJEPS Animation sociale. Les échanges autour de cette situation l'amène à ne pas se contenter de trouver une réponse pour cet enfant mais à réfléchir de manière plus globale à l'inclusion d'enfants en situation de handicap. Vient alors l'idée « de faire quelque chose » avec l' Institut médico-éducatif (IME) située à deux pas de l'ACM. Voilà l'ébauche !
De retour sur son lieu d'alternance Stéphanie organise une rencontre avec le responsable de l'IME qui débouche malgré les spécificités des deux structures sur des constats partagés : appréhension des différences, méconnaissance de l'autre, peur de mal agir, cloisonnement de chacun... qui amène à envisager une action commune.
Stéphanie travaille avec l'équipe d’animateurs sur des pistes d'actions possibles puis elle retourne à l'IME échanger avec les éducateurs. La réflexion porte sur les intérêts communs et différenciés afin de créer les conditions favorisant la rencontre entre les enfants. Le choix se fixe sur trois temps d'animations permettant à trois enfants de l'ACM et à trois enfants de l'IME de partager des activités. Voilà pour une première aventure !
L'évaluation de ces trois mercredis tant du point de vue des enfants que des équipes confirme l'importance et l'intérêt de mettre en place d'un véritable projet d'animation. Les professionnels des deux structures s'accordent sur trois objectifs correspondants aux besoins des enfants et aux projets éducatif et pédagogique de l'ACM et de l'IME :
– la socialisation,
– le vivre ensemble,
– la créativité.
Pour accompagner l'engagement des professionnels, les structures signent une convention de partenariat qui donne un cadre commun de fonctionnement. De leurs côtés les deux équipes décident que les temps d'animation seront co-animés par un animateur et un éducateur à partir du mois d'octobre pour préparer avec une vingtaine d'enfants un spectacle et un marché de Noël.
Cette nouvelle dynamique sur ce territoire démontre pour chacune des équipes et pour les enfants et les familles qu'il est possible de vivre ensemble, de sortir des murs, d'aller à la rencontre des autres pour amoindrir ses peurs.