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Désinstitutionnalisation - Bernard Triponey

Guillaume Dopus – tapis flottant

                | Guillaume Dopus – tapis flottant|

 

C'est pour le moins un terme qui interroge : s'agit-il de faire disparaître les institutions ? On aurait du mal à penser que le conseil de l'Europe, qui est tout de même l'incarnation d'une institution s'il en est, ait eu cette intention. L'origine de ce concept serait plutôt à rechercher du côté des politiques en matière de santé mentale qui visaient à sortir les personnes atteintes de troubles psychiques des institutions psychiatrique. Lors de notre précédente journée nous avons, entre autre, pu approcher sur quels textes, valeurs et concepts ce terme a été élaboré. Il est en fait la partie émergée d'un iceberg beaucoup plus important qui est la :

  • Déclaration universelle des droits de l'homme
  • Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées

D'autre part, ce terme nous invite à une approche positive qui fait référence à la bientraitance :

  • Reconnaissance et mise en valeur des forces, des compétences
  • Respect de l'altérité de l'autre
  • Capacité d'apprendre tout au long de la vie

Vous aurez compris que la désinstitutionnalisation est avant toute chose une posture éthique vis-à-vis des usagers quant au respect de leurs droits, notamment en matière de socialisation, posture qui ne se décrète pas mais à laquelle il faut se former.

  • La prise en compte des désirs et des besoins de la personne concernée
  • son émancipation
  • sa participation à la vie publique

Pour ce faire, 3 principes doivent nous guider :

 

  • l'autodétermination consiste à favoriser la capacité de chaque personne à décider par elle-même et pour elle-même.
  • La responsabilisation c'est considérer les personnes en tant qu'adulte et sujet à part entière, acteur de leur vie faisant des choix et les assumant en conséquence.
  • La déstigmatisation c'est charger auprès de l'environnement familial, social et professionnel, l'image des personnes en situation de handicap qui reste liée à leur dépendance et à leurs difficultés de socialisation.

 

C'est bien cette posture éthique qui doit désormais nous guider. Pendant des années nous avons sortis les personnes fragiles, victimes de troubles divers du monde de la cité pour les mettre dans des institutions spécialisés afin de « travailler » ensuite une intégration, une inclusion, une resocialisation.

Nous sommes invités aujourd'hui à une révolution de type copernicien en ce sens que le fondement serait de ne plus extraire ces personnes pour « travailler » ensuite une réintégration devenue difficile et anxiogène mais de leur permettre de ne plus jamais être exclues de la vie publique.

Les enfants maintenus dans les écoles avec le soutient adéquat.

Attention à ne pas profiter de la désins. Pour un accompagnement au rabais ! Au contraire, plus d'exigence de disponibilité et de compétences d'où l'idée de formation à cette posture professionnelle et à ces principes mais également de communication adaptée : c'est-à-dire la mise en place d'outils et de supports permettant l'expression et la compréhension. La désinstitutionnalisation nécessite des « aller-retours » permanents entre les personnes et les accompagnants. Chaque action demande donc, en fonction du handicap, une adaptation des modes de communication.

La double population des travailleurs du médico-social, et du socio-culturel. Qu'avons-nous à faire ensemble et chacun de notre côté dans cette aventure sociétale ?

Si les travailleurs sociaux visualisent assez distinctement ce que l'on attend d'eux, préparés qu'ils sont à cette révolution par les lois du 02/02/2002, du 11/02/2005 sur l'égalité des droits et des chances , les futurs animateurs pourraient s'interroger sur leur implication dans ce vaste projet.

Or, leur place est déterminante ! Ils sont les acteurs et les animateurs de la vie sociale et culturelle dans laquelle nous souhaitons aujourd'hui que les personnes fragilisés trouvent toute leur place. Ils sont les porteurs des valeurs de l'éducation populaire qui, plus que jamais, sont les seules capable à faire vivre de vrais espaces d'expression collectives et de construction d'une société solidaire. Les principes d'autodétermination, de responsabilisation leurs sont familiers.

En conclusion, nous voilà tous embarqués dans une aventure qui vaut le coup.

 

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